Le goût du vin des Québécois


 

Qu’est-ce qui détermine notre goût? Pourquoi apprécions-nous certains vins plutôt que d’autres?  En fait, les goûts changent en fonction des lieux et des époques. Les Grecs et les Romains buvaient un « sirop de vin » vieilli, allongé d’eau; les hommes du Moyen Âge un vin blanc jeune et vert, parfois rosé, mais toujours de l’année; enfin les Anglais apprirent à apprécier les vins rouges plus riches qui feront la gloire de Bordeaux et que l’on considère encore aujourd’hui comme les meilleurs au monde. Or, nous, que buvons-nous et qu’apprécions-nous? Voilà la question sur laquelle se penche Nick Hamilton dans sa dernière chronique du journal Voir (également accessible sur son site Internet).

Au dire de Nick Hamilton, les Québécois ont un « palais » plutôt traditionnel, c’est-à-dire  correspondant davantage aux goûts des vins du Vieux-Monde qu’à celui des vins du Nouveau-Monde. Ceci a pour cause notre histoire et note culture. Jusqu’à récemment, la France était le leader mondial du vin et le Québec a toujours été proche de la France.  Cependant, alors que d’autres pays sont devenus de grands producteurs de vin, le Québec serait demeuré tourné vers la France et l’Italie. Ceci ressort entre autres lorsqu’on compare l’évolution des ventes de vin ailleurs au Canada. Au Canada, les vins australiens sont au 3e rang, alors qu’ils arrivent 6e au Québec.
Toujours selon Nick Hamilton, cet état de fait s’expliquerait pour trois raisons. Premièrement, les gens responsables d’acheter le vin à la SAQ auraient un préjugé favorable pour les vins du Vieux-Monde. Deuxièmement, une majorité d’enseignant en sommellerie au Québec sont français. Troisièmement, les journalistes en vin au Québec, à l’époque, ont développés leur palais suivant les standards des vins européens. Ainsi, le palais des Québécois serait influencé et éduqué à apprécier davantage les vins du Vieux-Monde que ceux du Nouveau-Monde. Comme le dit l’adage : « Les goûts, ça ne se discute pas? mais ça s’éduque ! »  
C’est là une réflexion intéressante, à caractère anthropologique, permettant de comprendre qui nous sommes en tant qu’amateurs de vin. Pour ma part, je crois être assez ouvert et même avoir un penchant favorable pour les vins du Nouveau-Monde. Et vous, comment définiriez-vous votre « goût » à la lumière de l’analyse de Nick Hamilton? Qu’en est-il de ce préjugé favorable aux vins italiens et français?
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