Vins et médias : l’influence d’Internet?

La semaine dernière, Sopexa Canada, un organisme interprofessionnel se consacrant à la promotion des produits alimentaires français, dont entre autres le vin, dévoilait les résultats d’une enquête portant sur les perceptions des Canadiens à propos du vin français. Cette étude comporte différents volets. En tant que spécialiste des sciences humaines, plutôt que de me limiter à résumer quelques points de l’étude, je me servirai de ces éléments pour développer quelques réflexions sur le vin. À l’occasion du lancement de la nouvelle émission Vin Pour Tous à TQS le samedi 4 octobre, analysons d'abord l’importance des différents médias comme source d’information sur le vin.

 

Les médias ont une grande influence sur les perceptions que les gens ont du vin. Dans un article précédent portant sur le vin et la santé, j’ai souligné que les perceptions des gens concernant les effets du vin sur la santé ont évoluées depuis le début des années 1990, principalement en raison de la reprise et de la diffusion par les médias de différentes études, en en simplifiant les résultats. Également, certains critiques, tel Robert Parker, sont accusés d’avoir une trop grande influence sur les consommateurs. Or, quelle est l’influence relative des différents médias au Canada en ce qui regarde le vin?

Avec l’étude de Sopexa Canada réalisée pour le compte de Vins de France et réalisé par la firme de sondage Crop, nous pouvons évaluer l’influence respective de différents médias. L’enquête de Sopexa Canada visait entre autres à identifier les sources d’information privilégiées sur le vin. Parmi une liste de dix choix, les répondants devaient indiquer les activités (3 au maximum) qu’ils privilégient pour s’informer sur le vin. Ces résultats sont présentés dans le tableau suivant:

Sopexa Canada pour les Vins de France Septembre 2008

© Sopexa Canada poure le compte de Vins de France – Septembre 2008 

(Les résultats ont une marge d’erreur de ± 3,7%. Les résultats sont présentés de manière à comparer les tendances des différentes provinces. Cependant, la marge d’erreur pour chaque province augmente et se situe entre 6,2% et 9,1%, selon la province. Les variations entre les provinces doivent donc être interprétées avec une certaine réserve. Pour cette raison, je trouve plus pertinent de regarder les résultats nationaux.)

La principale source d’information des Canadiens sont les conseils et références de l’entourage (63%). Ceci inclus également les suggestions faites par les conseillers en succursale. Ensuite, la deuxième source d’information sont les articles de journaux rédigés par des chroniqueurs en vin. Au niveau des médias, il s’agit donc de la principale source d’information des Canadiens.

Ensuite, c’est le point qui nous intéresse, la troisième principale source d’information des Canadiens, et la deuxième au niveau des médias, est Internet avec 26%. Le pourcentage est légèrement plus élevé en Ontario et un peu plus faible au Québec que la moyenne nationale. Soulignons que les anglophones ont davantage accès à des sites de qualité en anglais, tels ceux de grosses revues : Wine Spectator, Wine’s Advocate et Decanter. Cette nuance est vérifiable en constatant l’influence des magazines, au 7e rang avec 12% au Canada, dont 10% au Québec contre 16% en Ontario. À nouveau, il existe davantage de magazines de qualité en anglais qu’en français.

On constate qu’Internet est une source d’information privilégiée sur le vin presqu’aussi importante que les articles de journaux et les émissions de télévision. Viennent ensuite les brochures et le matériel publicitaire distribués aux points de vente (23%); les livres et les guides sur le vin (17%); les salons (15%); les magazines (12%); les chroniques à la radio (9%) –plus influentes au Québec avec 15%- et enfin les cours sur le vin (7%).

En définitive, Internet est, selon cette enquête, une source d’information sur le vin plus importante pour les Canadiens que les brochures publicitaires, les livres, les guides, les salons, les magazines, les chroniques à la radio et les cours sur le vin.

Voilà une bonne nouvelle pour Sommelier virtuel! Surtout que ces chiffres sont appelés à augmenter avec la génération Y, qui a grandi avec Internet, qui tend à délaisser les médias traditionnels comme source d’information et qui, âgés de 20 à 30 ans, commence à s’intéresser au vin.

I’ll drink to that…!

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