Verticale Dopff et Irion Château de Riquewihr

Situé dans le village de Riquewihr, la Maison Dopff et Irion possède une histoire intéressante. Elle est né de l’association des familles Dopff et Irion en 1945. Durant la Deuxième Guerre mondiale, René Dopff laisse le soin à son frère d’administrer la ferme familiale afin de joindre les Forces françaises libres, les forces armées sous l’égide du général de Gaule. Il rejoint alors la brigade Alsace-Lorraine dirigée par le général Berger, de son vrai nom André Malraux. René Dopff se lie d’amitié à ce dernier. Aventurier, communiste, écrivain, homme politique et intellectuel, Malraux s’attache à la personne du Général de Gaule et duquel il devient un proche collaborateur, ce qui l’amène à occuper différentes fonctions politiques importantes de 1959 à 1969.


Au lendemain de la guerre, en 1945, René Dopff s’associe à Madame Veuve Irion et fondent ensemble la maison Dopff & Irion.  En raison des relations de René Dopff avec Malraux, son vin se retrouve servi à l’Élyse lors de réceptions au côté du Dom Perignon et du Château Mouton Rothschild, ce qui assure au vin un certain prestige. Malheureusement, durant les années 1960 et 1970, on utilise en Alsace beaucoup de sulfite dans les vins, ce qui vaut alors à la région et à ses vins la réputation de donner mal à la tête (ce que j’ai pu effectivement vérifier lors de la verticale).

Depuis 1998, le domaine a été repris par la cave des vignerons de Pfaffenheime. Si la cave des vignerons de Pfaffenheime est une coopérative, la maison Doppf & Irion est gérée comme un domaine indépendant. Ce domaine exploite aujourd’hui un vignoble totalisant 27 ha sur la commune de Ricquewihr, ainsi que 5 ha du Clos Château d’Isenbourg. Il s’agit d’un véritable Clos, entouré de mur de Calcaires roses qui créent un microclimat pour la culture de la vigne.


Nous avons été invités par Frédéric Raynauld, directeur général de Dopff & Irion, et par l’agence Divin Paradis à déguster différents vins du domaine, mais aussi à déguster une verticale du Château de Riquewirh Riesling les Murailles de 1962 à 2012. Pour ajouter à l’expérience, celle-ci avait lieu dans la salle de la Grande Loge du Montréal Memorial Massonic temple.

Les vins dégustés :

Dopff & Irion Cuvée René Dopff Sylvaner 2013, $13.50

Dopff & Irion Domaine du Château de Riquewihr Les Sorcières Gewurztraminer 2011, $24.95

Le clos du Château d’Isenbourg les Tourelles 2012, $24.95

Beau jaune limpide. Nez fruité, épicé et un peu de pétrole. Riche et savoureux en bouche, les arômes suivent le nez. Assez rond avec 17g/L de sucre résiduel.

 

Verticale du Château de Riquewirh Riesling les Murailles de 1962 à 2012 :

Le 2012 offre une robe jaune très clair et un beau nez sur des arômes fruités de vieilles pommes et de citron. Les arômes suivent le nez alors que le vin, tout en étant riche, présente une bonne fraîcheur et demeure assez sec. Au départ, ce ne sont pas des grands vins et donc pas destinés à vieillir aussi longtemps. Ceux-ci ont simplement été oubliés par les propriétaires précédents dans les chais.

 

Avec les millésimes plus anciens, comme le 2002, on retrouve du pétrole et des fruits jaunes séchés. Les mêmes arômes se retrouvent dans le 1991 et 1989 dans lesquels se développent des arômes toastés et de noix et de champignons blancs. La bouche devient alors marquée par beaucoup (trop) d’acidité. Mais le vin tient la route. Le 1982 est mon préféré avec des arômes distincts et parfumés d’aneth et de muscat (alors présent et mêlé dans les vignobles). C’est le mieux équilibrés. Avec les 1969 et le 1962, l’acidité tombe et le vin devient un peu plat. Le 1969 à des arômes puissants et particuliers, madérisés et sur la noix de Grenoble. Il fait l’impression d’un vin jaune du Jura. Le 1962  a pour sa part un nez « sucré » rappelant un liquoreux.

 

 
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