Vin et vignoble d’Argentine

L’Argentine a une histoire viticole étroitement liée à l’origine latine d’une grande partie de sa population. À l’image des autres pays traditionnellement producteurs, l’Argentine a pendant longtemps un volume de consommation par habitant parmi les plus élevé au monde. Parallèlement, sa production de vin est longtemps exclusivement orientée vers une production de quantité, davantage soucieuse du prix des vins que de leur qualité. C’est à partir de la fin des années 1980 que l’industrie du vin s’oriente vers la production de vins de qualité, avec l’apport de technologies et de savoir-faire étrangers, avec pour résultat la qualité des vins qu’on lui reconnait aujourd’hui. Les vins d’Argentine sont au 3e rang des vins les plus vendus au Québec.

Histoire du vin en Argentine

  • Les premières vignes plantées en Argentine le sont dès 1557 par des missionnaires dans la région de Cuyo. Comme ailleurs, l’acclimatation locale de la vigne est le fait de l’Église, qui a besoin de vin pour l’eucharistie. La viticulture progresse ensuite, en réponse à la demande locale des colons.
  • Dans les années 1885-1886, la construction de voies ferrées favorise la production vinicole en facilitant le transport du vin vers les marchés des villes.
  • En 1895, la population de l’Argentine est officiellement de 316 000 citoyens. De ce nombre, 248 000 citoyens sont natifs de l’Italie. Ceux-ci apportent avec eux leur tradition viticole, autant en ce qui regarde la production que la consommation.
  • Durant le 19e siècle, des immigrants français et italiens s’installent dans la région semi-désertique de Mendoza et entreprennent d’en irriguer les terres avec l’eau qui descend des Andes.
  • Dès la fin du 19e siècle, l’Argentine devient un important pays producteur et un gros consommateur de vin de table, à l’image des pays européens d’où proviennent ses immigrants. En 1926, la consommation annuelle par habitant est de 62 litres. Dans les années 1970, elle atteint 90 litres par an et par habitant.
  • En 1959, la « Loi sur le vin » conduit à l’établissement à Mendoza, alors la principale région productrice de vin, de l’Instituto Nacional de Vitivinicultura (l’Institut Nationale de la Vitiviniculture) qui a pour fonction de réglementer la production et la commercialisation du vin.
  • À partir des années 1980, la consommation intérieure commence à diminuer. Elle passe de 60 litres par habitant par an en 1986, à 54 litres au début des années 1990. L’industrie vitivinicole se retrouve en crise. L’alternative consiste alors pour les producteurs à s’orienter vers la production de qualité et l’exportation.
  • À partir des années 1990, des producteurs locaux éclairés, tel Nicolas Catena se tournent vers la qualité. Des investissements étrangers commencent également à arriver via l’établissement de sociétés étrangères, tel Moët et Chardon, Pernod-Ricard et Kendall-Jackson.
  • Au début des années 2000, l’Argentine est au quatrième rang des pays consommateur avec près de 40 litres de vin par habitant par année. Elle a aujourd’hui glissé au 6e rang avec une consommation de vin par habitant de 28 litres par année.
  • En 2005, l’Argentine est au 5e rang des pays producteurs, talonné de près par l’Australie. L’Argentine produit toujours du vin de table destiné à son marché intérieur et aux marchés sud-américains. L’Argentine est par ailleurs l’un des principaux producteurs de moût concentré.
  • L’Argentine est en 2007 le troisième pays producteur de vin le plus populaire au Québec avec 8,40% des parts de marché, après la France(32,67%) et l’Italie (22,83%), mais devant l’Espagne (8,30%), Les États-Unis (6,31%), l’Australie (6,19%), le Canada (5,49%) et le Chili (2,69%).

 


La législation des vins en Argentine

L’Argentine s’est dotée en 1999 d’un cadre législatif national pour réglementer la production de vin sous la tutelle de l’Instituto Nacional de Vitivinicultura. Le système législatif n’est cependant pas au point et il n’y pas de règles précises réglementant les pratiques viticoles des différentes zones de production reconnues dans la loi. Par exemple, il n’existe aucune réglementation limitant les rendements de production à l’hectare. Le système Argentin reconnait trois types d’origines distinctes :

 

  • Indicación de Procedencia (Indication de Provenance).
  • Indicación Geografica (Indication Géographique) : vins haut de gamme, vinifiés et mis en bouteille dans la région.
  • Denominación de Origen Controlada (Appellation d’Origine Contrôlée): vins de qualité supérieure.
  • Les dénominations d’origine peuvent être mentionnées sur les étiquettes lorsque 100% du vin provient du lieu indiqué.
  • La variété de cépage peut être indiquée sur l’étiquette lorsqu’elle représente au moins 85% du vin produit et si elle est mentionnée dans le décret.
  • Le millésime : il faut que 85% du vin provienne de l’année de récolte pour que la date soit mentionnée sur l’étiquette.

 


Encépagement du vignoble argentin

Vins rouges d’Argentine

 

Les vins rouges d’Argentine, à l’exception du Malbec, sont produits à partir des principaux cépages internationaux:

 


Vins blancs d’Argentine

Les vins blancs d’Argentine sont produits principalement à partir des cépages:

 


Caractéristiques des vins argentins

Au long de son histoire, l’Argentine s’est principalement orientée vers une production de vin de quantié, peu soucieuse de la qualité. Depuis les années 1990, une partie des Bodegas on prit le virage de la qualité. Ce virage s’est d’abord fait au niveau des équipements et des procédés de vinification. Il s’accompagne aujourd’hui de transformations dans les vignobles.

 

Les vins Argentins exportés à l’étranger ne correspondent pas à des traditions locales. Bien souvent, ces vins portent davantage la signature du cépage, que celui de la région. De plus, près de 70% des vins produits proviennent de la seule région de Mendoza. Les vins produits à partir des cépages Malbec en rouge et Torrontes en blanc sont les plus caractéristiques d’Argentine. Soulignons que l’Argentine produit beaucoup de vins mousseux, principalement destinés aux marchés sud-américains.

Les principales régions vitivinicoles d’Argentine sont :
La vallée de Calchaquies (ou Salta) à 1 500 m d’altitude, c’est une des régions viticoles la plus haute du monde. Le vignoble s’étend sur près de 1500 hectares. Le principal cépage est le Torrontes, ainsi que d’autres cépages destinés à la production de vin blanc, mais aussi de vin rouge.

– La région de Chilecito-Nonogasta est située dans la province de la Rioja. C’est la plus ancienne région viticole d’Argentine

– La vallée du Tulum, dans de la région de San Juan, s’étend sur 48 900 hectares et produit surtout des vins de pays.

– La province de Mendoza, la région viticole la plus importante d’Argentine (144 954 hectares environ, soit plus de 70 % du total) se divise en plusieurs sous-régions :

 

– La zone haute de Rio Mendoza, dont le vignoble s’étend sur 23 500 hectares environ. Le Malbec est le cépage typique. Le Cabernet Sauvignon, le Merlot et la Syrah sont bien présents.
– La vallée de Uco, au sud-est de la ville de Mendoza, comprend 8 100 hectares de vignes. Cette région se distingue par sa production de vin de grande qualité.
– La zone Sud dont le vignoble représente 26 200 hectares et 240 caves. Cette région est la principale région de production du Chenin mais aussi d’autres cépages typiques comme la Bonarda.
– La zone Est, avec 71 000 hectares de vignes et 480 caves, est la plus grande zone de production de vin de Mendoza. Les cépages blancs et rosés comme le Pedro Gimenez et le Cereza sont les plus représentés. Pour les rouges, le cépage typique est le Bonarda.
– La zone Nord comprend les aires de plus basse altitude sur le Rio Mendoza. En général, la région est propice à la production de vin blanc comme le Chenin, le Pedro Gimenez, l’Ugni Blanc et le Torrontes. Près de 15 000 hectares de vignes sont plantés dans cette zone.

– La Vallée de Rio Negro ou région Patagonique est la plus récente région viticole d’Argentine.