Vin et vignoble du Chili

Le Chili: Un Nouveau Pays Producteurs de vin ?

Histoire du vin au Chili

16ième siècle : Les premières vignes plantées au Chili l’ont été dès 1546 suivant l’arrivée de conquistadores et la fondation de la ville de Santiago. Comme ailleurs, l’acclimatation locale de la vigne est le fait de l’Église, qui a besoin de vin pour l’eucharistie. La viticulture progresse ensuite, en réponse à la demande locale des colons.

19ième siècle. L’élite locale, inspirée par l’Indépendance américaine et la Révolution française, profite de l’occupation de l’Espagne par Napoléon pour proclamer l’Indépendance du Chili en 1810. Cette élite est tournée vers le modèle français et adopte son style de vie, par exemple à travers l’importation de vins français et bordelais. En 1851, Silvestre Ochagavia, père de la viticulture moderne chilienne, fait venir des experts français et des boutures des meilleurs cépages de Bordeaux : Cabernet-sauvignon, Merlot et Sémillon.

À cette époque, le vignoble français commence à être dévasté par le phylloxera et plusieurs spécialistes de la vigne et du vin sont disposés à s’expatrier au Chili. Fait étonnant, le Chili est demeuré jusqu’à présent épargné par cette peste de la vigne, entre autres en raison de son isolement géographique. Le vin chilien est donc aujourd’hui toujours produit à partir d’authentiques pieds de vignes pré-phylloxera, des racines jusqu’aux baies, et non à partir de porte-greffes.

Les ligues de tempérance sont présentes au Chili, pays d’obédience catholique, et elles militent contre l’alcool et le vin. À partir de 1902, des lois obligent les propriétaires à limiter leur production. Ainsi, de 1938 à 1974, la production nationale ne doit pas dépasser 50 litres par habitant par an. Ces mesures obligent les producteurs à limiter leurs rendements à l’hectare et donc favorisent la production de vins de qualité. Simultanément, en cas de surproduction, les producteurs doivent se débarrasser de leur excédant, ce qui sera un incitatif à trouver des marchés d’exportations.

L’ouverture économique du pays à partir de 1974 attire des investisseurs étrangers qui, par le biais de « joint-ventures » entre des producteurs nationaux et internationaux (Miguel Torrès, Mouton-Rothschild, Mondavi, etc.), favorisent l’apport de capitaux, de savoir-faire et de technologies. Au cours des années 1980, le pays lance avec succès une campagne promotionnelle qui fait connaître au monde les vins chiliens.

Les superficies plantées sont passées d’environ 54 000 ha en 1995 à plus de 110 000 ha aujourd’hui. La production totale de vin s’élève à environ 6 millions d’hectolitres, ce qui fait du Chili le dixième pays producteur mondial et le cinquième pays exportateur de vin dans le monde.

 


 

La législation des vins au Chili

L’industrie du vin au Chili a une longue tradition de réglementation. En 1995, une nouvelle loi établit les « denominacion de origen » (appellations d’origine) : le pays est divisé en cinq régions viticoles, treize sous-régions, sept zones et quarante-quatre aires. Les zones d’appellation ainsi identifiées suivent la topographie (vallées et fleuves), mais sont délimitées selon la division administrative du pays.
  • Les dénominations d’origine peuvent être mentionnées sur les étiquettes lorsqu’au minimum 75% du vin provient du lieu indiqué.
  • La variété de cépage peut être indiquée sur l’étiquette lorsqu’elle représente au moins 75% du vin produit et si elle est mentionnée dans le décret.
  • Le millésime : il faut que 75% du vin provienne de l’année de récolte pour que la date soit mentionnée sur l’étiquette.
  • La mention « embouteillé à la propriété » peut être inscrite sur l’étiquette si le vin a été conditionné dans l’aire géographique de la dénomination et si les étapes de la transformation ont été réalisées sur ce site.

 


Encépagement du vignoble chilien

 

Vins rouges du ChiliLes vins rouges du Chili sont produits à partir des cépages Bordelais, principalement ceux du Médoc:

On retrouve également des cépages secondaires :

  • Pais : cépage dorénavant considéré comme « autochtone », probablement originaire d’Espagne et toujours populaire auprès des consommateurs locaux.
  • Syrah : implanté depuis peu au Chili, il tend à s’étendre.

 


Vins blancs du Chili

 

Trois cépages principaux composent les vins blancs du Chili. Les blancs chiliens présentent moins d’intérêt spécifique que les vins rouges :
  • Muscat : cultivé dans le nord depuis longtemps et utilisé pour produire des vins doux naturels ou fortifiés.
  • Sémillon : utilisé pour la confection des vins blancs secs.
  • Chardonay : utilisé pour la confection des vins blancs secs.
  • Riesling : ce cépage tend à se répandre dans le sud.

 


Caractéristiques des vins chiliens

 

Le Chili se divise en trois grandes zones : le nord, le centre et le sud. Les meilleurs vins et les dénominations d’origine les plus reconnues se retrouvent au centre, où s’est développé dès le 19ième siècle une viticulture de qualité, inspirée de Bordeaux.

Pour cette raison, les vins du Chili se rapprochent de l’archétype des vins de Bordeaux, mais tout en ayant su, principalement en rouge, développer un style spécifique de vins, riches de sensations, fruités, boisés, puissants, mais équilibrés.

Puisque la plupart des dénominations d’origine du Chili produisent les mêmes cépages, les différences entre celles-ci ne sont pas marquées en terme de styles de vin. Le style des vins sera donc davantage influencé par l’encépagement.

Le Chili offre ainsi un excellent terrain d’exercice pour apprendre à distinguer l’influence des cépages sur le goût du vin, en l’occurrence le Merlot et le Cabernet-sauvignon, ou encore pour découvrir un cépage méconnu : le Carmenère.

Producteurs :

Cousino-Macul, Finis Terrae verticale

Concha y Toro, Casillero del Diablo 2007