Okanagan Crush Pad – Haywire & Narrative

Savez-vous qu’il est possible de produire son propre vin, sans avoir de vignoble ou de cave? On peut simplement acheter des raisins puis les faire vinifier et embouteiller par quelqu’un d’autre. Voilà le service qu’offre Okanagan Crush Pad. Cette entreprise située à Summerland, dans l’Okanagan, offre un service clé en main de vinification.

Les personnes qui débutent dans la production de vin dans l’Okanagan ont parfois recours à ce type de service durant les premières années d’opération, le temps que des vignes nouvellement plantées commencent à produire, ou le temps d’acquérir tous les équipements nécessaires. Ceci leur permet néanmoins de commencer à commercialiser leur vin avec leurs noms, leurs étiquettes, etc. Ceci leur permet également de commencer à recevoir des visiteurs à leur winery dès que celle-ci est ouverte, dès leur première année d’opération.

D’autres encore possèdent des vignes, mais sans avoir les installations pour vinifier. Ce fut le cas de Christine Coletta et de son mari qui louèrent d’abord les installations d’autres domaines pour produire leur vin. Ils étaient plus ou moins satisfaits et sentaient que leurs besoins et leur intérêt passaient parfois en deuxième. Ceci les incita, avec un troisième partenaire, à ouvrir une cave ayant pour objectif d’offrir un service de vinification pour les personnes dépourvues de chais, d’où leur nom : crush pad.

Christine Coletta compare sa winery aux caves coopératives qu’on trouve en Europe où certains membres y font vinifier et embouteiller individuellement leur production de raisin, pour ensuite commercialiser eux-mêmes leur vin. Dans les pays viticoles du Nouveau-Monde, ces coopératives sont inexistantes. On retrouve ainsi plutôt ce modèle de « crush pad » privés, notamment aux États-Unis et en Australie, et offrant à la carte les installations et tous les services de consultations voulues, allant de la viticulture, à la vinification, aux dimensions légales et à la mise en marché.

Certains se tournent également vers ce type de service pour ouvrir littéralement des wineries virtuelles (tien! tien!) dépourvues de vignobles, dépourvues de chais, mais commercialisant leur propre vin et leur propre marque. Cette avenue est parfois adoptée par des œnologues possédant le savoir-faire, mais n’ayant ni vignes et ni installations, et qui louent donc des installations pour produire leur vin, ou encore, simplement par des gens désireux de commercialiser des vins avec leurs propres marques. (Ce que font en fait Chartier, Ricardo et Jessica Harnois).

À côté de ce service, Christine Coletta et son mari ont développé deux marques de vin : Haywire et Narrative. Celles-ci sont distinctes de Okanagan Crush Pad afin de les mettre au même niveau que celles de leurs clients utilisant leurs installations. « Haywire » est produit à partir de raisin qu’ils cultivent eux-mêmes, notamment de façon biologique. Ils ont également une ligne « Free form » de vins naturels. Okanagan Crush Pad possède des installations inspirées de cette tendance qui gagnent en popularité, dont des cuves en ciment en forme d’œufs et d’autres en terre cuite de type « amphores ». Celles-ci sont accessibles et disponibles pour leurs clients. La marque « Narrative » inclut des vins qu’ils produisent eux-mêmes, à partir de leurs raisins et à partir de raisins achetés.

Christine Coletta a passé sa vie dans l’univers du vin. D’abord dans des restaurants à Vancouver. Elle se souvient des efforts déployés à cette époque par une poignée d’agents et de restaurateurs pour développer une culture de la consommation de vin en Colombie-Britannique. Elle a ensuite travaillé pour le British-Columbia Wine Institute (BCWI). Après, elle est devenue consultante en branding et en marketing du vin auprès de domaines au Canada, aux États-Unis, en Australie et en Amérique du Sud.

L’achat de son propre vignoble avec son mari était un projet de préretraite. Mais une chose menant à l’autre et le succès aidant, les voici à la tête d’une des winery les plus innovantes et originales de l’Okanagan.

 

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