Vin et vignoble d’Italie

| Toscane |


L’Italie a une longue histoire vinicole. Cette longue tradition, combinée à la diversité écologique du pays, explique le nombre impressionnant de variétés de cépages cultivés en Italie, ainsi que la diversité des vins produits. Bien souvent, chaque région, chaque produit a sa propre histoire.

Jusqu’à récemment la viticulture et la vinification renvoyaient à des façons de faire et à des pratiques séculaires, s’étant lentement diffuses et transmises de génération en génération. Or, depuis les années 1980, suite aux succès remportés par certains producteurs du Piémont et de Toscane, de plus en plus de personnes se tournent vers une production de qualité, au nord comme au sud.

Régions viticoles d’Italie

 

Histoire du vin en Italie

 


 

L’Italie a une histoire viticole très ancienne. Ce sont les Grecs qui ont implanté la viticulture dans leurs colonies du sud de l’Italie aux 8ième siècle av. J.-C. Ce que les Grecs amènent avec eux, ce n’est pas la vigne, elle poussaient déjà à l’état naturel dans différentes régions d’Europe. Ce que les Grecs amènent avec eux, c’est l’art de la taille et l’art de faire du vin. Rapidement, la culture de la vigne va s’implanter partout où il y a des colonies Grecs dans le sud de l’Italie. Ensuite, à partir du Sud de l’Italie, la viticulture et l’art de faire du vin vont tranquillement s’étendre vers le nord. À l’époque de l’Empire Romain, la vigne est désormais cultivée partout en Italie, bien que les vin du Sud demeureront longtemps les plus prisés et recherchés.

Si la vigne et le vin existe en Italie depuis l’Antiquité, les vins italiens ne seront pas l’objet d’un commerce d’exportation avant le 19ième siècle. À l’exception de quelques unes des régions du nord, l’Italie ne se trouve pas à proximité de marchés d’exportation tel les pays d’Europe du nord. Le commerce de son vin se limitera longtemps à des échanges de courtes distances, entre les villes et les campagnes, ou encore à l’exportation en petites quantités de vins recherchés par les grands de ce monde, tel les papes et les seigneurs.

Lorsque la crise du phylloxéra frappe la France vers les années 1870, une forte demande mondiale se fait sentir. C’est à ce moment, de façon aussi abrupte que dramatique, que s’ouvre le marché d’exportation pour les vins italiens. Les vins italiens commencent alors à être exporter en grande quantité. À la même époque, l’État italien développe un réseau ferroviaire national qui facilite le transport sur de longues distances de grandes quantités de vins. Le transport se fait principalement par wagons citernes et le vin demeure anonyme. Une grande quantité provient du sud et transit par le centre, le Piémont ou encore la France où, à partir de là, des négociants l’acheminent vers les marchés de consommation.

En cours de route, en l’absence de législation autant en France qu’en Italie, plus souvent qu’autrement le vin perd son identité d’origine et prend celle que les négociants jugent bon de lui donner pour mousser sa vente. Ainsi, les véritables régions productrices ne jouissent pas toujours de la reconnaissance qui leur revient, alors que d’autres se font un nom sur leur dos. En Italie, cette situation perdurera jusque dans les années 1960.

 


L’émigration et l’exportation de vins italiens

 

Si la crise du phylloxera ouvrit une première fois les portes des marchés internationaux aux vins italiens. Un second élément stimula fortement l’exportation à travers le monde des vins en provenance d’Italie au cours du 20ième siècle : les diaspora italienne. L’émigration massives et la formation de nombreuses communautés italiennes en Amérique du Nord et du Sud, mais également dans certain pays d’Europe tel l’Allemagne stimula la demande étrangère pour les vins italiens. Lorsqu’ils arrivèrent dans leurs nouveaux pays, ces immigrants se mirent à faire ce qu’ils connaissaient le mieux.

  • Certains se lancèrent ainsi dans l’importation de produits italiens dont le vin, fournissant ainsi leur propre communauté. Simultanément, ceci eu pour effet de faire connaître les vins italiens aux citoyens des pays d’accueil.
  • D’autres encore se tournèrent directement vers la viticulture. Ce fut le cas en Argentine, dans le Sud du Brésil et aux États-Unis. Certains remportèrent même beaucoup de succès, il n’y a qu’à regarder les noms des grandes maisons de vins californiennes pour s’en convaincre : Mondavi, Gallo, Foppiano, Sebastiani, Simi, etc.

 


Des producteurs vedettes

 

Enfin, les vins italiens doivent aujourd’hui leurs reconnaissances à des producteurs individuels qui ont su élever leurs vins à des niveaux de qualités élevés et qui ont attiré sur eux, sur leurs vins, mais aussi sur leurs régions, l’attention des criiques et des consommateurs internationaux. Pensons à des noms tel Biondi-Santi à Montalcino, Antinori en Toscane, ou encore Angelo Gaja dans le piémont.

  • Par exemple, la famille Antinori avec ses Sassicaia et ses Tignanello a fait plus à elle seule pour l’image extérieure de la Toscane que n’importe quelle campagne de promotion.

Ainsi, simultanément à un intérêt pour leurs vins, ses producteurs ont attiré l’attention sur eux et leurs régions. Ce processus se poursuit aujourd’hui avec l’émergence ici et là en Italie, principalement au sud, de producteurs et de régions productrices de vins de qualités.


Législations

 

Une première tentative est faite en Italie en 1924 pour doter le pays d’une législation pour le contrôle des vins, mais celle-ci ne sera jamais ratifiée par le sénat.

Il faut alors attendre le début du processus d’intégration de la Communauté européenne pour voir l’Italie se doter d’une politique visant à contrôler et à réguler la production vinicole. Ceci conduit en 1963 à l’établissement de la législation sur les Denominazione di Origine Controlatta (DOC), la version italienne du système sur les Appellations Contrôlées, qui devait permettre la reconnaissance des vins de qualité. Cette législation fut cependant très critiquée, car, en l’absence de contrôles rigoureux, la garantie d’authenticité ne suffit pas à garantir la qualité des produits. Néanmoins, cette première législation stimula les producteurs à se tourner vers la production de vin de qualités et à les exporter.

À la fin des années 1970 un nouveau système destiné aux vins de plus grandes qualités, sous le nom des Denominazione di Origine Controllata e Garantita (DOCG) fut introduit. À nouveau, cette législation fut critiquée. Selon les spécialistes, la législation ne tient pas suffisamment compte des microclimats et des multiples reliefs que comprend souvent sur son territoire une seule Denominazione, afin de rendre compte de la qualité d’un produit et le garantir. Ainsi, il n’y a pas de tentative visant à délimiter et à subdiviser les appellations en fonction des niveaux de qualité obtenus par différents terroirs.

Ceci a eu comme résultat que de nombreux producteurs ont pris leur distance par rapport aux lois officielles, et commercialisent des vins de très grande qualité sous l’appellation théoriquement moins prestigieuse de Vino da Tavola, préférant ainsi s’appuyer sur leur réputation personnelle que sur un système de classification, convaincus qu’ils produisent le meilleur vin qui soit.

Aujourd’hui, ces deux législations demeurent, auxquelles s’est rattachée en 1992 une troisième appellation plus flexible sur les Indicazione geografica tipica (Igt), à mi-chemin entre l’appellation Vino da tavola (vin de table) et la Doc.


DOC et DOCG : Ces vins doivent provenir d’une zone délimitée, respecter à un encépagement précis et correspondre à des qualités organoleptiques précises.

 

  • Les vins Doc ne subissent qu’un seul examen organoleptique et peuvent être vendus en vrac.
  • Les vins Docg subissent deux examens organoleptiques. Les vins Docg ne peuvent pas êtres vendus en vrac et chaque bouteille doit avoir son étiquette émise par L’État. Enfin, les vins Docg peuvent parfois porter la mention d’une sous-zones spécifiques, par exemple une parcelle de domaine.

 


IGT : L’indicazione geografica typica (indication géographique typique) permet d’indiquer la provenance géographique d’un vin, dont les raisins doivent provenir à 85% d’une aire géographique délimitée, mais sans pour autant correspondre à une Doc ou Docg précise, entre autres par rapports à l’encépagement et à des caractéristiques organoleptiques précises.

 

  • L’Igt est la seule réglementation qui autorise l’inscription des cépages sur l’étiquette. Les producteurs doivent respectés des standards quantitatifs et qualitatifs. Ils jouissent cependant d’une bien plus grande liberté dans le choix et l’utilisation des cépages.

 


Vino da tavola : Ces vins subissent peu de contrôles qualitatifs autres que sanitaires.

 

  • Les vini da tavola (vins de table) ne peuvent pas indiquer ni le millésime, ni la zone de production et ni le ou les cépages utilisés.