St-Hubertus & Oak bay Estate Winery

Un élément qui passe un peu sous le radar de l’industrie du vin de l’Okanagan, c’est l’influence d’étrangers dans le développement de cette industrie. Plusieurs des premières wineries ont été le fait d’étrangers, principalement d’Européens. Plusieurs de ces wineries initiales ont aujourd’hui disparu ayant été rachetées puis ayant changé de noms. Mais il en existe quelques exemples qui ont perdurés, dont notamment St-Hubertus Estate Winerie. Ce domaine appartient aux frères Léo et Andy Gebert, originaires de Suisse.

Leo Gebert s’installe en Colombie-Britannique en 1984 où il achète un vignoble du nom de Beau séjour vineyard. Celui-ci se trouve au sud de Kelowna, à un endroit où étaient les vignobles plantés par J.W. Hugues dans les années 1920. En 1989, Andy, le frère de Leo vient le rejoindre et mettre sur pied avec lui la winery. Leur père devait également s’impliquer dans le projet, mais il décède avant de pouvoir venir les rejoindre. Le nom de la winery est un peu en son honneur, car celui-ci était un chasseur et St-Hubert est le patron des chasseurs.

Ce qui caractérise ces wineries plus anciennes, c’est qu’elles ressemblent davantage à des fermes. Elles se caractérisent également par la présence d’hybrides ou des variétés obscures de vitis vinifera, les deux datant des débuts de l’industrie locale, tandis qu’on se demandait justement quoi produire localement. Les wineries qui ouvrent aujourd’hui se tournent directement vers les cépages connus et en demandes pas les consommateurs. On retrouve ainsi à St-Hubertus du Maréchal Foch, du Chambourcin et du Chasselas, côtoyant les Risling, Gewurstraminer, Pinot noir et Gamay. « Pour un comptable, de m’explique Andy, ces vignes seraient à arracher. Mais moi j’y suis attaché. Je me souviens quand j’étais à genou en train de les planter ».

Les frères Gebert ne travaillaient pas dans le vin en Suisse et ne proviennent pas d’une famille de vigneron. Néanmoins, en tant qu’Européen le vin est les produits du terroir font partie de leur culture. Quand ils sont arrivés ici, ils ont effectivement planté des cépages typiques de leur pays, dont le Chasselas qui est un de leur cépage phare. Ils se tournent aussi graduellement vers une production biologique depuis quelques années. Leur compréhension du vin et du terroir a un quelque chose du Vieux Monde. Une approche plus centrée sur les vignes et ce qu’elles ont à offrir, plutôt que ce qu’ils peuvent réaliser avec la technologie : « On ne contrôlera jamais la nature. On ne peut qu’essayer de faire de notre mieux, tout en étant à l’écoute. Finalement, on revient à ce que les gens faisaient dans les années 1960 ».

Les frères Gebert on en effet apprit à leur dépend qu’on ne contrôle pas la nature. En 1985, un hiver particulièrement froid décima une partie de leur vignoble, dont des vignes récemment plantées. Puis en 2003, un feu de forêt qui ravagea le parc provincial de Okanagan Mountain entre Naramata et Kelowna détruisit leur cave et la maison centenaire de Leo. En bon Suisse, tout était assuré et ils purent ouvrir une salle de dégustation temporaire. Leur vin Fireman’s red se veut justement un hommage aux pompiers locaux et auxquels ils remettent une des ventes.

Ils ont développé une nouvelle marque avec une gamme différente de vins : Oak bay qui, comme le nom le suggère, sont produit avec affinage en fut de chêne.

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