Vendredi du vin #11 Guelbenzu Azul

Chers dégustateurs virtuels et virtueux. Cela fait quelques temps déjà que le sort de cette bouteille est arrêté. Je l’ai redressée depuis le temps de fêtes et nous attendons, elle et moi, un moment propice pour faire plus ample connaissance. J’en ai bue des similaires il y a quelques années et je suis curieux de connaître le genres de réflexions auxquels trois ou quatre années à l’ombre peuvent conduire ce vin. Or, les Vendredis du vin #11 étant sous le thème de l’ibéricité, voilà l’occasion que j’attends pour voir ce qui se cache sous le bouchon de ce Guelbenzu Azul, vino de mesa, Ribera del Queiles.

 


Avec un tel nom et ce pictogramme étrange sur l’étiquette, je ne sais trop à quoi m’attendre. Me trouverais-je devant un vin comparable à une chanteuse populaire des années 1980 ? Ou devrais-je affronter un démon directement sortie de la Perse ancienne ? Heureusement, Dieu m’en préserve, j’ai droit ni à l’une , ni à l’autre. J’ai plutôt droit aux canons de Navarre: 40% tempranillo, 40% cabernet sauvignon et 20% merlot. Un vin issu du fameux millésime 2001. Car oui, selon les guide, ce millésime est fameux. Personnellement, je n’en sais rien, car je n’étais pas en Espagne en 2001. Fait intéressant, le fameux millésime n’apparaît pas sur ma bouteille. (Désormais oui) En effet, ce vin étant à l’époque étiqueté vino de mesa (vin de table), la législation interdit qu’il porte le millésime sur son étiquette. Le millésime est donc indiqué sur le bouchon.

Parlant du bouchon, il est légèrement recouvert de quelques cristaux. Heureusement pour moi, ce bouchon tapageur qui jusqu’ici commence à se faire remarquer un peu trop, n’a en rien altéré la qualité du vin. À l’œil, le vin a une belle couleur rouge cerise-tuilé très soutenu tout en étant bien transparent.

Au nez, les arômes sont riches et expressifs. Il est d’abord végétal. Mais rapidement, des arômes de fruits rouges étonnamment expressif apparaissent tel la framboise. Je dis « étonnamment », car je suis surpris par à autant de fruit dans un vin ayant quand même passé quelques années en cave. Ensuite, des arômes tertiaires riches de confiture, de réglisse, de sous-bois et une petite touche chimique caractérisent le bouquet, alors qu’une légère impression vanillé très agréable trahit un passage en fût de chêne.

En bouche, le vin a conservé une belle acidité tandis que les tannins se sont fondus. Le vin est néanmoins charnu et il offre une belle matière en bouche. Ici, les arômes sont plutôt végétal et minéral. Une certaine amertume rappelle le café. Le vin offre une belle longueur en bouche dans laquelle s’estompe lentement des arômes de réglisse et de fruits confiturés.

En conclusion, un très bon vin rappelant certains crus bourgeois du Médoc. Un vin droit et expressif, mais en rien tapageur, contrairement au bouchon. Bref, un vin ensorceleur à l’image de ce pictogramme étrange. Me voilà en état d’ibéricité, Olé!

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