Vin et vignoble de Bourgogne

Les Ducs de Bourgogne ont fait du vin de Bourgogne le plus aristocratique des vins. Aujourd’hui, le vin de Bourgogne demeure l’un des vins les plus élitistes, entre autres en raison de son système d’appellations contrôlées qui est complexe.

Histoire du vin en Bourgogne

  • L’implantation de vignes en Bourgogne, en provenance de l’Italie, daterait des 3e et 2e siècles avant J.-C., tandis que la production continue de vin remonterait au premier siècle de notre ère.
  • Durant le Moyen Âge, l’église, les évêques et les moines, entre autres ceux des Abbayes de Cluny et de Cîteaux (Clos de Vougeot), raffinent les méthodes de production, autant dans les vignes que dans les chais, tout en développant le commerce du vin de Bourgogne.
  • Aux 14e et 15e siècles, les Ducs de Bourgogne étendent leur pouvoir sur une grande partie de la France et de la Flandre et y diffusent leur style de vie et leur vin. Les vins de Bourgogne deviennent alors l’apanage des rois.
  • À la suite de demandes des moines, Philippe le Hardi émet un édit en 1375 dans lequel il proscrit la culture du cépage gamay au profit du seul cépage pinot noir en Bourgogne.
  • Avec la révolution de 1789, la Bourgogne voit apparaître le vin des négociants. Il s’agit de marchands qui achètent le vin d’une multitude de petits viticulteurs et se chargent d’en faire le commerce.
  • Au lendemain de la Première guerre mondiale, le vignoble et le négoce du vin de Bourgogne sont totalement désorganisés et des vignerons indépendants se mettent à commercialiser leur propre vin. Cette tendance se développe considérablement à partir des années 1960, où les noms de domaines privés se mettent à concurrencer les noms des anciennes familles de négociants.

Les vins rouges de Bourgogne sont produits à partir des cépages :

  • Gamay pour le Bourgogne Grand ordinaire, le Bourgogne Passetoutgrain, le Macon rouge et le Beaujolais

 


Les vins blancs de Bourgogne sont produits à partir des cépages :

 


 

Caractéristiques des vins

Un des principaux intérêts de la Bourgogne est la grande diversité des appellations et des terroirs et par conséquent la variété des vins. À ceci s’ajoute la particularité du cépage pinot noir, très sensible aux variations du climat et du sol, qui exprime parfaitement la spécificité de chaque terroir. Par conséquent, il est difficile de définir les caractéristiques des vins de Bourgognes qui seront parfois élégants et expressifs, d’autres fois plus légers et subtils.

La Bourgogne se divise en six grandes appellations régionales : Chablis, Côte d’Or, Hautes Côtes, Côte chalonnaise, Mâconnais et Beaujolais. Les grands vins de Bourgogne sont principalement produits en Côte d’Or, puis suivent, en termes de qualité, les Hautes Côtes et la Côte Chalonnaise. Les vins de Chablis sont surtout des vins blancs issus du cépage chardonay et sont assez proches des blancs de Côte d’Or. Il en va de même avec les blancs du Mâconnais, dont le Puilly-Fuissé, qui jouit d’une grande popularité. Les vins rouges de Beaujolais se distinguent principalement par leur cépage, le gamay, produisant des vins aux arômes plus « fruits rouges », mais dont les différents crus (appellations spécifiques) valent le détour. Si la Côte d’Or produit généralement les vins les plus complexes, il y a partout en Bourgogne d’excellents vins.

La logique des appellations de Bourgogne

Le vignoble de Bourgogne est l’un des plus complexes au monde et un des plus agréables à découvrir. Il se caractérise par une hiérarchie d’appellations. Ainsi, les six grandes appellations régionales se subdivisent en vingt-deux appellations régionales (telle Bourgogne, Bourgogne Aligoté, Bourgogne Passetoutgrain, etc.) Viennent ensuite cinquante-trois appellations communales (les « villages », telle Gevrey-Chambertin, Pommard, Mercurey, etc.) Ensuite, à l’intérieur de ces appellations communales, on retrouve une hiérarchisation des terroirs avec les meilleurs « climats », c’est-à-dire les parties du territoire les mieux exposées et historiquement reconnues pour produire les meilleurs vins. Il y a d’une part les premiers crus, plus de 500 « climats », et d’autre part, trônant au sommet de la pyramide bourguignonne, les grands crus : un à Chablis et trente-deux en Côte d’Or.

À la complexité des terroirs et des appellations s’ajoute la complexité « apparente » de la production. Historiquement, les négociants achetaient le vin des vignerons pour le commercialiser dans les régions avoisinantes. Aujourd’hui, bien que plusieurs vignerons vinifient et commercialisent eux-mêmes leurs vins, les négociants sont toujours présents en Bourgogne et continuent à acheter les raisins d’une multitude de petits propriétaires viticulteurs. Ces négociants vinifient ainsi sous leur propre nom différents vins de diverses appellations. Par exemple, la Maison Bouchard Père et Fils, qui est dans le négoce du vin depuis plus de 275 ans, offre au Québec plus de 25 vins différents.

Il y en ainsi en Bourgogne un grand nombre d’appellations distinctes et de très nombreux producteurs, allant du petit vigneron aux grands négociants, ce qui explique la quantité colossale de vins différents qu’on y retrouve. L’amateur peut alors s’amuser à reconnaître le style d’une maison en comparant plusieurs de ses vins, ou encore les caractéristiques d’une appellation en comparant des producteurs entre eux. La Bourgogne est un monde à explorer et à découvrir et elle est une source intarissable de plaisir et de finesse.

Pour en savoir plus: BAZIN, Jean-François, 1996: Le vin de Bourgogne, Paris: Hachette.

 


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