Vin et vignoble de Nouvelle-Zélande

La Nouvelle-Zélande se démarque depuis quelques années par une production viticole d’une grande qualité et par des vins vifs et fruités issus d’un climat frais. Le nombre de maisons vinicoles ne cesse d’augmenter et leur nombre a doublé depuis 1998. La Nouvelle-Zélande produit principalement des vins blancs, dont des Sauvignon Blanc et des Chardonay. On y produit également des vins de Pinot Noir caractéristiques, tandis que la Syrah effectue une arrivée prometteuse.
 

Histoire des vins de Nouvelle-Zélande
  • L’origine de la viticulture en Nouvelle-Zélande remonte à l’arrivée des colonisateurs européens. Les premières vignes de Nouvelle-Zélande sont ainsi plantées à Kerikeri dans la région de Northland en 1819 par le révérend Anglais Samuel Marsden qui apporte des ceps d’Australie.
  • En 1832, James Busby s’établit à Waiyangi, toujours dans le Northland, où il commence à produire du vin. L’explorateur Français Dumont d’Urville est l’hôte de Busby en 1840 chez qui on lui offre : « un léger vin blanc très mousseux et d’un goût exquis ».
  • En 1838, l’évêque Pompallier, un missionnaire catholique français, introduit des vignes françaises en Nouvelle-Zélande. Après lui, les Pères mariste perpétuent son oeuvre spirituel et viticole à Greenmeadows dans la région de Hawke’s Bay.
  • Une poignée de colons français s’installent à Akaroa en 1840 et y développent des vignobles, tout comme des colons Allemands à Nelson en 1843.
  • En 1895, le gouvernement néo-zélandais embauche Romeo Bragata, diplômé de l’école italienne d’oenologie de Comiogliano, qui identifie différents terroirs et enseigne aux colons les techniques pour produire du bon vin.
  • À partir de 1894, le phylloxéra et la montée de mouvements prohibitionnistes menacent sévèrement l’activité viticole naissante. En plusieurs endroits le phylloxera incite les producteurs à remplacer les plans de vitis vinifera par des hybrides américains de qualités inférieures, tel que vitis labrusca.
  • À défaut d’être prohibitionniste, la législation de 1918 instaure de sévères restrictions sur la vente d’alcool. Après avoir atteint 268 ha en 1909, la superficie plantée à vignes n’est plus que de 179 ha en 1923, et se concentre désormais dans la région Hawke’s Bay. À partir de ce moment, seuls quelques producteurs produisent des vins fins tranquilles.
  • En 1935, le Gouvernement relance l’industrie vinicole locale en réduisant les importations de vins étrangers de 50% avec l’octroi de licences, tout en augmentant de moitié les taxes sur le vin importé.
  • En 1939, lors du déclenchement de la deuxième Guerre Mondiale, la Nouvelle-Zélande se retrouve coupée du reste du monde. Ceci stimule alors la production de vin pour répondre à la demande intérieure. La superficie du vignoble double durant la guerre et continue à s’accroître graduellement dans les années suivantes.
  • Comme dans les autres pays Anglo-saxon la demande intérieur est alors principalement orientée vers les vins mutés de style Porto et Sherry. Le climat de la Nouvelle-Zélande est cependant trop frais et l’on doit ajouter jusqu’à 30% de sucre pour produire ce style de vin.
  • Les vignobles et les maisons vinicoles se développent principalement dans la région d’Auckland, en raison de la proximité des marchés et de la demande, puis ensuite dans celles de Waikato et de Gisborne qui sont plus favorables à la culture de la vigne.
  • À partir des années 1960 et 1970, les vins blancs tranquilles prennent une importance croissante. On utilise d’abord des cépages allemands qui sont ensuite remplacés par des cépages français. Des intérêts australiens commencent à s’installer en Nouvelle-Zélande et y développent des industries vinicoles, telle la maison Cloudy Bay. La superficie plantée à vigne atteint d’abord 2000 ha en 1973, puis passe à 6000 ha en 1983.
  • Bien que la Nouvelle-Zélande devienne un pays producteur de vin de plus en plus important, l’ombre de la tempérance perdure. En 1989, les supermarchés se voient pour la première fois autorisés à vendre de l’alcool.
  • En 2007, la superficie du vignoble de Nouvelle-Zélande s’étend sur environs 27 000 ha. On compte 550 wineries. La production vinicole annuelle est d’environ 200 millions de litres, dont les trois quarts sont des vins blancs, principalement à base de Sauvignon Blanc (60%) et de Chardonay (12%). Ses viens sont principalement vendus en Australie, en Angleterre et aux États-Unis.
 Vin et vignoble de Nouvelle-Zélande
La législation des vins en Nouvelle-Zélande
La législation des vins en Nouvelle-Zélande est pour ainsi dire encore au stade embryonnaire. Une loi visant à déterminer des Geographics Indications a été adoptée en 2006, mais celle-ci reste à clarifier. Autrement, la loi est assez simple, s’apparente à la législation australienne et réglemente essentiellement le contenu des étiquettes :
  • Il n’existe aucune restriction quant à l’utilisation des cépages dans les différentes régions. Si un vin porte la mention d’un seul cépage, celui-ci doit composer au moins 85% de l’encépagement. Si différents cépages composent le vin, ils doivent être indiqués en ordre décroissant.
  • Pour porter la mention d’origine d’une région, un vin doit provenir de cette région. Or, beaucoup de producteurs historiquement établis dans certaines régions achètent désormais des raisins provenant d’autres régions plus propices à la viticulture. Quelle est alors l’indication géographique de ces vins??
 
Encépagement
Vins rouges
Les vins rouges de Nouvelle-Zélande sont principalement produits à partir des cépages :
  • Pinot Noir. Ce cépage produit des vins assez concentrés, exubérants, fruités et floraux.
  • Merlot
  • Cabernet-Sauvignon. Ce cépage donne des vins comparables à l’archétype des vins de Bordeaux.
  • Syrah. Le dernier venu des cépages en Nouvelle-Zélande et plein de promesses.
Vins blancs 
Les vins blancs de Nouvelle-Zélande sont produits principalement à partir des cépages :
  • Sauvignon Blanc. Les vins de Sauvignon blanc offre beaucoup d’intensité aromatique et de fruit. Les vins de sauvignon blanc de Nouvelle-Zélande sont une belle occasion de découvrir les caractéristiques propres à ce cépage.
  • Chardonay. Les vins de Chardonay présentent une remarquable fraîcheur avec quand même une rondeur exubérante caractéristique des vins du Nouveau-Monde.
  • Riesling
  • Müller-Thurgau
  • Sémillon
  • Gewurztraminer
  • Chenin
 
Caractéristiques des vins
Les premiers vins produits en Nouvelle-Zélande étaient des vins tranquilles. Ensuite, la production s’orienta vers les vins mutés de style Xérès (Sherry) et Porto, bien que le climat ne se prête pas à ce style de vin. Les deux styles de vins cohabitèrent ensuite. D’une part, plusieurs producteurs vinifiaient pour leur consommation des vins de tables légers, plus appropriés au climat. D’autre part, ils produisaient des vins mutés en réponse à la demande des consommateurs locaux. Ainsi, différentes « traditions » viticoles se développèrent simultanément : une production des vins mutés qui domina la production nationale jusqu’au début des années 1970, une tradition de vins fins rouges à base de cabernet-Sauvignon et une tradition de vins blancs produits à partir de cépages allemands. Aujourd’hui,  le style des vins de Nouvelle-Zélande est influencé par ces traditions : on retrouve une volonté de produire des vins assez puissants, riches d’arômes et de saveurs (goût des vins mutés), mais tout en demeurant limité par le climat qui impose des vins vifs ayant une bonne acidité.
La Nouvelle-Zélande se compose des deux îles : l’Île du Nord et l’Île du Sud. La partie nord du pays, où débuta la colonisation et où se fit l’introduction de la vigne, a un climat presque tropical. À l’opposée, la partie sud du pays connaît des hivers rigoureux et des étés frais. D’abord introduites dans des régions peu adaptées à la viticulture, les vignobles se concentrent désormais dans les meilleures zones du pays. Aujourd’hui, environs 90% de la production se concentre dans les régions de Marlborough (60%), Hawke’s Bay (20%) et Gisborne (13%)
Régions viticoles de Nouvelle-Zélande
Les régions viticoles de l’Île du Nord
Hawke’s Bay sur la côte est de l’île constitue l’un des très bons terroirs de la Nouvelle-Zélande, en raison de ses faibles pluies et de son climat plus doux. C’est la plus grande région viticole de l’île du Nord et la deuxième plus importante du pays. Plusieurs wineries du nord y achètent leurs raisins. On y cultive principalement le Chardonnay, le merlot et le Cabernet-Sauvignon. C’est ici que la Syrah semble trouver une terre de prédilection.

Gisborne est la troisième région viticole en importance du pays, mais dont une bonne partie des vins sont vendus en vrac. On y cultive du Chardonay, du Merlot et du Müller-Thurgau.

Auckland et Northland au nord de l’île est la plus ancienne région viticole de Nouvelle-Zélande. Plusieurs Wineries se trouvent toujours dans cette région. En raison de la forte pluviosité, cette région n’est pas la plus appropriées à la viticulture et les maisons vinicoles tendent à vinifier des raisins qu’elles achètent en provenance de région plus au sud. En ordre d’importance, on y produit des vins de Chardonay, de Merlot et de Cabernet-Sauvignon.


Waikato
et Bay of Plenty sont des régions marginales

Wairpara
et Martinborough dans la région de Willington produisent des vins de Pinot Noir réputés.
                                                                                                        
Les régions viticoles de l’Île du Sud
Nelson est un des plus anciens vignobles de Nouvelle-Zélande. C’est également une des régions les plus chaudes.

Marlborough
au sud-est de Nelson est désormais la plus importante région viticole de Nouvelle-Zélande. C’est l’une des régions les plus sèches et les plus ensoleillés. On y cultive principalement du Sauvignon Blanc, du Pinot-Noir et du Chardonay.

Canterbury
est une région qui convient bien à la viticulture, mais qui demeure encore petite. On y produit du Pinot-Noir, du Riesling et du Chardonay.

Otago est la région la plus au sud. La viticulture y est encore peu développée. On y cultive du Pinot Noir, di Pinot Gris et du Chardonay.